13.06.2018 | sia online | David Fässler

le printemps se fait à nouveau sentir dans la branche des études

L’enquête conjoncturelle menée par le KOF en avril 2018 fait ressortir la satisfaction des bureaux d’étude. Tant la marche actuelle des affaires que les perspectives restent bonnes.

Enquête trimestrielle : conjoncture et marche des affaires dans la branche des études II/2018

D’après le Centre de recherches conjoncturelles de l’ETH Zurich (KOF), les bureaux d’étude continuent de profiter d’une conjoncture favorable. Environ 80 % tablent sur un maintien de la situation économique dans un avenir proche, 11 % s’attendent à une amélioration et 9 % à une détérioration (valeurs corrigées des variations saisonnières).

Nombre de logements locatifs vacants en hausse

L’immobilier de rendement a toujours la faveur des investisseurs. Selon la revue Baublatt, le nombre de demandes de permis de construire pour des immeubles de rendement à plusieurs étages a encore fortement augmenté en mars 2018. Dans le même temps, le nombre de logements vacants ne cesse de croître : près de 65 000 ont été recensés l’an dernier en Suisse. La presse populaire évoque des « lotissements fantômes ». La situation n’est toutefois pas aussi alarmante : l’Office fédéral de la statistique (OFS) fait état d’un taux de logements vacants de 1,45 % pour 2017 et 1,3 % pour 2016. Si certaines communes comme Langenthal (BE) ou Oftringen (AG) connaissent un taux de vacance bien supérieur à la moyenne nationale (près de 4,4 %), d’autres comme Horw (LU) ou Risch (ZG) affichent complet.

Ruée sur l’immobilier de rendement : motif d’inquiétude ?

Sur le marché de l’immobilier, les risques augmentent. Dans un entretien accordé au journal Handelszeitung, Donato Scognamiglio, professeur en Real Estate & Finance à l’Université de Berne et CEO de la société CIFI SA, affirme que les prix des immeubles de rendement sont très élevés et qu’une correction à la baisse est inéluctable. Il estime qu’un relèvement des taux d’intérêt de 1 % pourrait entraîner une correction des prix jusqu’à hauteur de 20 %, avec des répercussions pour tous les investisseurs – institutionnels, caisses de pension, mais aussi de nombreux particuliers. Selon lui, les investisseurs ont oublié, durant les deux dernières décennies, que l’immobilier peut également occasionner des pertes.
La forte attraction exercée par l’immobilier se reflète dans les carnets de commande bien remplis des bureaux d’étude (cf. graphique). Les architectes ont vu leurs réserves de travail pratiquement doubler en vingt ans. Une diminution du volume d’investissements réduirait ces réserves au niveau de l’an 2000 en quelques mois seulement.

Bureaux d’architecture : progression de la demande
Dans le contexte actuel de taux bas, les architectes et les ingénieurs ne chôment pas. L’enquête trimestrielle du KOF livre des prévisions positives pour l’avenir immédiat des bureaux d’étude. La majorité des entreprises compte procéder à de nouvelles embauches – et déplore par conséquent à nouveau la pénurie de main d’œuvre qualifiée. Plus de la moitié des bureaux d’architectes font état d’une bonne marche des affaires, 43 % la jugent satisfaisante. Seuls 5 % sont insatisfaits. La demande est en augmentation, une tendance qui devrait se maintenir au cours du prochain semestre.

Bureaux d’ingénierie : situation stable
Comme dans l’enquête précédente, plus de la moitié des bureaux d’ingénieurs affichent une bonne marche des affaires. Ils sont 46 % à la juger satisfaisante et seulement 3 % à la juger mauvaise. Le niveau des commandes est resté quasiment stable et équivaut à près de dix mois d’activité, soit une légère hausse par rapport au dernier trimestre. Le montant des travaux d’ingénierie a enregistré un recul dans toutes les catégories d’ouvrage.