27.03.2020 | sia online | Urs Wiederkehr

Collectivement chez soi : travailler entre ses quatre murs

Passage au monde virtuel – 1re partie

Le télétravail s'est imposé presque du jour au lendemain. Un changement qui a bousculé les habitudes et redéfini l’attribution des espaces : lorsque brusquement, le travail s’invite à la maison, il s’agit pour tout le monde de trouver ses marques. Comment se concentrer loin du bureau, dans un espace partagé par petits et grands ?

Si l’on voulait appliquer les directives sur le télétravail à la lettre, il faudrait s’aménager des conditions de travail similaire à celles du bureau. Mais actuellement, il s’agit de télétravailler en famille, dans un espace limité où se croisent des enfants et adultes aux besoins différents, et là, les choses se corsent. Tous sont affectés par ce changement à leur niveau, et il faut, au propre comme au figuré, que chacun trouve sa place. La situation étant ce qu’elle est et rien ne pouvant y être changé pour le moment, tous sont appelés à l'affronter de manière pragmatique et à trouver, au jour le jour, les petits arrangements qui la rendront plus facile à vivre, chacun à son échelle personnelle.

La sécurité d’abord
Les conseils sur le télétravail foisonnent actuellement dans les médias. Mais avant même de penser au comment, il faut penser au quoi, car nombre d’entreprises, pas uniquement dans le secteur des études, se posent la question de savoir quels types de tâches se prêtent au télétravail. Toutes les tâches ne peuvent s’accomplir par la voie immatérielle, soit parce qu’elles requièrent l’intervention physique du collaborateur ou des équipements particuliers. Lorsque le travail à domicile n’est pas une option, le principe de précaution prime : la santé des collaborateurs passe avant la santé financière de l’entreprise. Les paramètres diffèrent d’un cas à l’autre, et l’on ne saurait dispenser de conseils généraux. Nombre de sociétés sont à l’arrêt complet, il appartient maintenant aux politiques d’engager des mesures économiques pour répondre à cette crise.

Du côté des employés
Une chose est importante : le travail continue. Les collaborateurs doivent donc essayer de retrouver, le plus possible, un semblant de normalité. Cela passe donc par l’installation de leur poste de travail à domicile et la fixation d’horaires, un point d’autant plus important lorsqu’on travaille depuis chez soi. Il s’agit donc de s’aménager une routine à la fois sur le plan temporel – avec une heure de début, de fin, et des pauses –, mais aussi spatial en s’aménageant un bureau, et relationnel puisqu’il s’agit de gérer ses rapports avec des collègues, les supérieurs, la famille. C’est pourquoi des règles doivent être définies : quand est-on disponible, quand est-on « off » et pour qui / quoi ? Au sein de la famille, un emploi du temps des tâches doit être établi : qui s’occupe des enfants, quand ? Et au-delà du cercle familial, pourquoi pas s’investir dans des initiatives solidaires locales, voire y recourir en cas de besoin ?

Du côté des employeurs
Pour les employeurs, le défi consiste principalement à encadrer les employeurs afin d’assurer leur opérationnalité : il s’agit donc de mettre en place des hotlines et d’assurer la maintenance à distance de même que le soutien relatif aux systèmes informatiques et de communication. Les cadres doivent adopter un style de gestion adapté à la situation. Etant donné que les échanges directs sont rendus impossibles, le mieux est d’organiser régulièrement de brèves vidéoconférences ou conférences téléphoniques sur la base d’un ordre du jour standard – p. ex. objectifs fixés, point sur l’avancement du travail, suite des opérations. Dans certains cas, il peut être intéressant de former des équipes relais, qui travaillent à tour de rôle sur site et en télétravail. Il s’agit également pour les employeurs d’accorder une attention particulière aux collaborateurs qui vivent seuls et qui ne peuvent échanger au quotidien avec des proches pour prendre du recul sur les événements professionnels qui les affectent. Les exécutifs des entreprises doivent s’interroger sur la manière d’assurer la continuité des affaires courantes, ce qui veut dire réaliser des analyses en vue d’identifier les activités vitales pour l’entreprise dont le maintien doit être assuré à tout prix, même en cas d’arrêt de travail de personnes en charge – des mesures qui relèvent du Business Continuity Management (BCM).

Découvrez des outils de communication pratiques dans la 2e partie.