17.06.2011 | Thomas Müller

Assemblée des délégués 1/2011 - Convergence de vues bienvenue sur la politique énergétique

Dans le cadre de la première assemblée annuelle des délégués, Walter Steinmann, directeur de l'OFEN, a présenté à l'assistance un aperçu initial de la nouvelle stratégie énergétique élaborée par la Confédération.

Les délégués ont en outre approuvé la ligne générale proposée par la direction pour la réorganisation de la SIA et entériné les comptes ainsi que le rapport annuel 2010.

  Réunis le 7 mai 2011, les délégués de la SIA ont approuvé les principes de réorganisation de la société à une surprenante majorité de 24 voix contre 3. Ces fondements réaffirment ce qu'est la SIA, comment elle assume ses tâches, quelles valeurs elle promeut et sur quels enjeux elle entend se profiler. Après les débats tout sauf apaisés qui ont précédé le vote, ce résultat net n'a pas manqué d'étonner.

Politique associative controversée

  Après une virulente critique de la version française des principes - qui selon divers délégués romands ne traduirait pas fidèlement son contenu allemand - d'aucuns s'en sont encore pris au septième principe faisant des règlements de la SIA une des bases constitutives de sa politique associative. Dans l'esprit des contestataires, la SIA devrait en effet se garder d'adopter une ligne politique, pour exclure tout dogmatisme susceptible de miner le fondement paritaire de la Société. Le président Daniel Kündig balaie l'argument en rappelant que, vu l'importance vitale des règlements pour la SIA, pour la branche des études et pour les professionnels affiliés, la Société qui les défend endosse - qu'on le veuille ou non - une politique qu'il s'agit aussi de faire appliquer. Selon Kündig, cela n'exclut nullement que les règlements continuent à être élaborés dans un esprit paritaire et demeurent soumis à l'approbation finale des délégués. Et la réorganisation fera l'objet d'une consultation interne, dès que des propositions plus avancées auront été formulées et leurs éventuels effets sur les statuts examinés.

Bon bilan annuel

  Les comptes et le rapport annuel 2010 ont en revanche été approuvés sans discussion. Malgré un résultat de 1,5 million inférieur au budget pour les produits d'édition - notamment dû au report de la publication des nouvelles normes sur la conservation des structures (SIA 269 ss) -, les comptes 2010 bouclent sur un bénéfice de 39'000 francs. De plus, le montant des provisions croît de 107'000 francs pour atteindre 5.117 millions. Le résultat excède ainsi de 109'000 francs les prévisions budgétaires. Au chapitre élections, Gerhard Zweifel, ingénieur mécanicien dipl. EPF, professeur à la HES Technique et Architecture de Lucerne (HSLU) et président de la commission sectorielle pour les normes des installations et de l'énergie dans le bâtiment (KHE), a été plébiscité et élu par acclamation au sein de la commission centrale des normes et des règlements (ZNO). Il y succède à Charles Weinmann, qui a présidé la KHE durant de très nombreuses années.

 

Nouvelle politique énergétique de la Confédération

  Invité d'honneur de l'assemblée, le directeur de l'OFEN Walter Steinmann a délivré en primeur un exposé très intéressant sur la future politique énergétique de la Confédération. La réévaluation des risques liés aux centrales nucléaires et les scénarios sérieusement évoqués pour l'abandon de cette filière - en tous cas à moyen terme - remettent diverses alternatives énergétiques au premier plan. L'approche globale des enjeux, défendue par la SIA en particulier, a maintenant définitivement gagné les milieux fédéraux. Au centre des réflexions, les ressources renouvelables, l'efficience énergétique, ainsi que la réduction des émissions de CO2 et d'autres rejets polluants tiennent aujourd'hui la vedette. Steinmann a par ailleurs mentionné le souhait émis par la Confédération d'accélérer le rythme annuel de renouvellement du parc immobilier, actuellement de 1 pourcent, à 1,5 pourcent - ce qui, dans le seul secteur du logement, entraînerait la rénovation de quelque 8000 objets supplémentaires pour toucher environ 25'000 bâtiments par année. La Confédération entend aussi harmoniser les contrôles de qualité et la vérification de l'exécution dans tout le pays. Enfin, il s'agira de s'assurer que les exigences énergétiques aujourd'hui en vigueur pour le secteur immobilier sont respectées et que les mesures de consommation ne se limitent plus aux besoins en chauffage, mais incluent l'énergie grise et celle liée à la mobilité. Cela étant, l'orateur a rappelé que les plus vertueuses intentions de la Confédération ne peuvent guère déployer d'effets tant que le secteur du bâtiment demeure du ressort exclusif des cantons. Selon Steinmann - qui présume l'adhésion de la SIA sur ce point - il serait donc judicieux qu'en matière énergétique, un report de compétences vers l'échelon fédéral soit à terme envisagé, à l'instar du modèle préconisé pour l'aménagement du territoire. Cela assurerait la synthèse, l'unification et la coordination des tâches. Mais si les cantons tiennent à conserver leurs prérogatives immobilières, il faudrait alors qu'ils dotent leurs propres administrations des capacités nécessaires, ce qui n'est pas encore - ou seulement partiellement le cas - aujourd'hui. Une seule des propositions de Steinmann ne rejoint pas réellement l'approche intégrée prônée par la SIA: celle d'un système national de certification des bâtiments, élaboré à partir des labels existants et des expériences Minergie. D'après les évaluations réalisées par les spécialistes de l'énergie au sein de la SIA, nombre de labels actuels ne tiennent en effet compte que de quelque 20 pourcents de la consommation globale effective d'un immeuble.

  Thomas Müller, responsable de la communication SIA