06.06.2019 | sia online | Kommunikation SIA

Enquête trimestrielle :
conjoncture et marche des affaires dans la branche des études 2/2019

Dynamique haussière dans la branche des études

La marche des affaires des bureaux d’études s’est améliorée au cours du trimestre précédent. Les architectes suivent toutefois cette évolution avec prudence.

Text: SIA

La branche des études est portée par une dynamique à la hausse, particulièrement au niveau de la conjoncture, qui s’est renforcée au cours des derniers mois. C’est ce qui ressort des résultats du mois d’avril de l’enquête menée par le Centre de recherches conjoncturelles (KOF) de l’EPFZ. Les sondés sont 56 % à considérer la marche des affaires bonne, 40 % l’estiment satisfaisante et seuls 4 % la jugent mauvaise. Leur situation économique s’est nettement améliorée au cours des derniers mois : alors qu’en novembre 2018, 45 % des bureaux d’architecture et d’ingénierie faisaient état d’une progression, ils étaient 52 % en avril 2019.

Des indicateurs à la hausse

Les bureaux d’architecture et d’ingénierie affichent un optimisme croissant depuis l’automne 2018, confirmé en avril 2019, puisqu’ils font état d’un regain de confiance dans l’évolution de leurs affaires pour les six mois à venir ainsi que dans l’évolution de la demande et de leur capacité à fournir des prestations dans les trois prochains mois. Avec une conjoncture vigoureuse et une demande en augmentation, les sondés estiment les effectifs insuffisants en comparaison avec l’année dernière, malgré la hausse des chiffres de l’emploi qui s’est dessinée ces trois derniers mois. En effet, après une baisse de 5 % à l’été 2018, ils ont entre-temps augmenté de 9 %. En avril 2019, 17 % des bureaux interrogés font part d’une progression du nombre d’employés, tandis que 9 % enregistrent une baisse. Pour 73 % des bureaux, la situation reste inchangée.

Au cours des derniers mois, les indicateurs relatifs à la demande et à la capacité à fournir des prestations du trimestre écoulé s’étaient également améliorés. Depuis, il semblerait que la tendance se soit inversée : ces indicateurs rétrospectifs pourraient à l’avenir révéler une image moins positive.

Taux de vacance record sur le marché locatif

Credit Suisse n’a pas repéré de signes avant-coureurs d’une reprise durable dans la construction de logements, mais ne prévoit toutefois pas d’effondrement (Indice suisse de la construction – 1er trimestre 2019, p. 3/7). Sur le marché locatif, l’offre et le taux de vacance atteignent des niveaux record, avec respectivement 5,3 % et 2,5 %, entraînant un ajustement des loyers. Depuis deux à trois ans, la tendance à la baisse des prix du marché dans la location se confirme. Tant que les taux directeurs ne seront pas relevés – soit en 2020 au plus tôt selon le Moniteur immobilier de Credit Suisse de mars 2019 – la situation n’évoluera pas. La suroffre locative refroidit certes l’investissement, mais les taux négatifs ont également pour effet de soutenir la conjoncture et la demande en placements immobiliers, et de ce fait, de doper la construction. Le secteur du génie civil est en outre accéléré par le fond infrastructurel de la Confédération, selon les perspectives émises par KOF-Baublatt.

Amélioration teintée de réserve

Les résultats par secteur le montrent : la situation économique des bureaux d’architecture s’est nettement améliorée depuis le début de l’année. S’ils étaient environ 42 % à escompter une embellie en janvier 2019, ce chiffre est passé à 48 % en avril. De surcroît, une majorité de 53 % des sondés fait état d’une conjoncture favorable et seuls 5 % déplorent une mauvaise marche des affaires. Au niveau des carnets de commande et des volumes de construction, la tendance est également à la hausse.

Les architectes évaluent néanmoins la demande et leur capacité à fournir des prestations des trois derniers mois de manière moins positive qu’en début d’année et leurs perspectives concernant l’évolution de leur situation économique des six prochains mois s’assombrissent légèrement. C’est pourquoi il reste incertain si la vigueur conjoncturelle dont ont bénéficié les bureaux d’architecture se maintiendra au cours des mois à venir. Pour le moment, ils escomptent une légère baisse de la demande pour les trois prochains mois. Interrogés au sujet des principaux obstacles rencontrés dans l’exercice de leur activité, les architectes sont à nouveau plus nombreux à mentionner une pénurie de main-d’œuvre.

Les bureaux d’ingénierie en grande forme

En comparaison avec les bureaux d’architecture, l’essor connu par les bureaux d’ingénierie est encore plus significatif. Ainsi, en avril 2019, 56 % d’entre eux enregistrent une amélioration de leur situation économique et 58 % estiment la conjoncture bonne, alors que ces taux étaient respectivement de 44 % et 46 % en juillet 2018. En outre, les bureaux interrogés ont revu à la hausse leurs attentes quant à l’évolution de la marche de leurs affaires dans les six prochains mois ainsi qu’à la demande et à leur capacité opérationnelle dans les trois mois à venir. Les bureaux d’ingénierie ont ainsi renforcé leurs effectifs depuis juillet dernier et sont plus nombreux à s’agrandir (21 %) qu’à diminuer leur masse salariale (9 %).

Rahel Uster, rédactrice au sein de l’équipe Communication de la SIA, rahel.uster@sia.ch