Le «Réseau numérique» – Regroupement de compétences pour la numérisation du bâti

La numérisation s’accélère aussi dans la branche de la construction – et confronte les utilisateurs à de nombreuses interrogations. Comme entité trans-associative, le «Réseau numérique» nouvellement créé coordonne ces questions, notamment sur les modèles de prestations, l’attribution des responsabilités et les commandes BIM.

Plate-forme de coordination de la SIA, du CRB (Centre suisse pour la rationalisation de la construction), ainsi que des associations de maîtres de l’ouvrage KBOB (Conférence de coordination des maîtres d’ouvrage publics), IPB (Communauté d’intérêts des maîtres d’ouvrage professionnels privés) et Bâtir digital Suisse, le «Réseau numérique» a commencé ses travaux en février. Il a pour objectif d’élaborer les fondements nécessaires à une branche de la construction basée sur le numérique.

La nécessité d’une telle coordination est démontrée par les nombreuses questions émanant d’utilisateurs, par exemple sur les méthodes de travail BIM qui figurent déjà parmi les exigences de beaucoup d’annonces de concours. De plus, les bureaux d’études recourent souvent à des outils de conception dite assistée, tels les contrôles automatisés d’économies virtuelles, en combinant leurs données avec celles d’auteurs externes. Certaines entreprises ont en outre introduit la préfabrication robotisée d’éléments de construction, qui appelle à son tour de nouvelles connaissances de la part des concepteurs. Les expériences positives revendiquées par ces pionniers sont multiples: réduction des erreurs lors de la mise en œuvre, communication améliorée, voire conquête de nouveaux marchés.

Responsabilité à clarifier en matière de données
En même temps, une série de questions ne trouvent souvent pas de réponse claire – dont celle des responsabilités lors de la reprise de données tierces. Ainsi, alors que les avantages du numérique sont amplement commentés, on peut déjà anticiper le moment où les risques qui y sont liés refroidiront l’enthousiasme actuel. C’est dans cette perspective que les associations faîtières apportent leurs compétences-clés à la plate-forme: la SIA s’occupe des questions de régulation, le CRB de la standardisation, l’IPB et la KBOB fédèrent le point de vue des commanditaires de prestations d’étude et de construction, tandis que Bâtir digital Suisse se concentre sur les meilleures pratiques existantes.

Comme organe de coordination, le «Réseau numérique» peut ainsi aborder de manière structurée les multiples facettes constituant la chaîne de création de valeur dans la branche de la construction. Les experts qui le composent compilent plusieurs fois par année un «Catalogue de mesures pour la numérisation», dont découle le cahier des charges des activités prioritaires. Un bulletin informera le public de leur état d’avancement et des résultats acquis. La plate-forme est d’abord établie pour une durée de trois ans et elle n’a pas fonction de pilote, mais de référence, qui fournira aux bureaux des associations faîtières les recommandations vérifiées dont les utilisateurs ont besoin dans toutes les étapes du cycle de vie d’un bâtiment. L’euphorie numérique ne saurait en effet occulter la destination première d’un ouvrage, qui est d’offrir une valeur architecturale adaptée à son usage.

Echanges internationaux
L’approche «bottom-up» du Réseau numérique assure par ailleurs le maintien des échanges avec les instances internationales de normalisation. Vu que le partenaire SIA siège dans les organes de normalisation européenne, les acquis suisses pourront par exemple être diffusés au sein du groupe de travail CEN TC442, en charge de la future norme relative au BIM. De même, le partenaire «Bâtir digital Suisse» a prise sur la standardisation internationale par le biais de son mandat auprès de BuildingSMART.
Le cœur du réseau est un bureau, au sein duquel Andreas Loscher (SIA), Peter Scherer (Bâtir digital Suisse) et Odilo Schoch (responsable du bureau) sont entre autres occupés à élaborer l’actuel catalogue de mesures. Un comité de pilotage fonctionne comme organe de contrôle. A partir de ce catalogue, ce dernier actualise continûment le cahier des charges qui prescrira le travail du bureau pour les mois suivants. Le comité de pilotage réunit les membres suivants: Jean-Claude Nussbaumer (CRB), Nicolas Graf (CRB), Herbert Tichy (KBOB), Peter Strebel (IPB), Paul Curschellas (Bâtir digital Suisse), Markus Weber (Bâtir digital Suisse), Markus Giera (SIA) et le prof. Sacha Menz (SIA, directeur du comité).

Prof. Sacha Menz, arch. dipl. ETH/SIA/FAS, président du comité de pilotage du Réseau numérique
Dr.-ing. Odilo Schoch, arch. dipl. ETH/SIA, MAS ETH in Housing, responsable du bureau Réseau numérique

Info
Les personnes intéressées sont invitées à se manifester via leur association, le site du Réseau numérique ou d’autres réseaux: www.netzwerk-digital.ch