01.10.2012 | sia online | Jean-Pierre Wymann

Préserver et cultiver le concours

Les fonctions du présidium de la commission des concours sont exercées à titre honorifique et appellent un engagement considérable. Rudolf Vogt et Sibylle Aubort Raderschall détaillent les motifs qui les ont convaincus de relever le défi et les tâches prioritaires qu’ils discernent pour l’avenir.

Jean-Pierre Wymann: Qu’est-ce qui vous a décidés à devenir membres de la commission des concours et combien de temps y consacrez-vous par année?
Rudolf Vogt (RV): Mon intérêt pour les procédures de concours vient certainement de mon expérience personnelle, d’abord comme participant et plus tard comme membre de jurys. Notre bureau d’étude a été fondé sur la réussite à des concours. Ma motivation est de continuer à développer l’institution et à la promouvoir en tant que contribution à la culture du bâti. L’an dernier, j’ai consacré environ deux semaines aux travaux de la commission. Une charge qui a doublé depuis que j’ai repris la présidence.
Sibylle Aubort Raderschall (SAR): Sans participation à des concours où nous étions en mesure de l’emporter, nous n’aurions pas pu développer notre bureau. Plus tard, j’ai aussi été sollicitée pour siéger dans des jurys et j’ai pris beaucoup de goût à cette activité, tout en réalisant l’énorme responsabilité qu’elle implique. J’ai également été attirée par la composition interdisciplinaire de la commission. Quant à ma charge de travail, elle a passé d’une semaine à deux semaines par an.

Qu’est-ce qui vous a motivés à reprendre le présidium de la commission?
RV: Collaborer aux travaux de la commission m’a permis de me plonger dans les arcanes de la règlementation de la concurrence. J’ai fait partie des deux groupes de travail qui ont révisé, respectivement élaboré, les deux piliers que constituent les règlements SIA 142 sur les concours et SIA 143 pour les mandats d’étude parallèles. Mon objectif est de faire fructifier les ‹graines› ainsi plantées. J’aimerais que ces procédures s’imposent dans toute la Suisse comme des formes transparentes et loyales pour la passation de marchés d’étude et qu’elles déploient des effets décisifs pour la qualité du bâti.
SAR: Pour être franche, je ne me suis pas battue pour le poste. Mais j’accorde de l’importance à la poursuite du gros travail fourni par Regina Gonthier et Blaise Junod. Il ne suffit pas, en effet, de mettre les règlements sur le marché. Il s’agit de les préserver, de les cultiver et de les promouvoir auprès du public. Pour encourager une culture bâtie de haut niveau, nous souhaitons diffuser et ancrer ces procédures aussi largement que possible, afin qu’elles deviennent une évidence.

Quelles actions prioritaires envisagez-vous?
RV: A l’interne, beaucoup a été fait au cours des dernières années. Il importe maintenant de renforcer la diffusion externe des résultats obtenus. Pour assurer un ancrage efficace des règlements, il est essentiel d’entretenir les contacts avec les maîtres de l’ouvrage privés et publics. Ces échanges permettent d’intégrer les inputs venant de l’extérieur aux directives, qui constituent des outils pratiques offrant une flexibilité maximale. Les autres priorités portent sur les relations publiques et la coopération avec les autres commissions de normes. La vérification des programmes de concours est également un élément clé, car elle assure le lien avec la réalité pratique et pallie le risque de s’enfermer dans une tour d’ivoire.
SAR: Outre les mandants, les responsables chargés d’accompagner le déroulement des concours sont certainement aussi des interlocuteurs essentiels. Nous entendons instaurer des contacts suivis avec eux pour les motiver à consulter nos directives ou à faire appel aux conseils de la SIA. Avec les attestations de conformité des programmes, nous offrons une assistance gratuite qui contribue à améliorer la qualité des programmes et les résultats obtenus. De plus et c’est nouveau, nous représentons deux disciplines différentes. Cela reflète la composition de notre commission, au sein de laquelle la diversité incarnée par les différentes spécialités impliquées dans l’étude de projets joue un rôle central


Repères biographiques

Sibylle Aubort Raderschall
Architecte paysagiste ETS FSAP SWB

  • 1961 Naissance à Zurich
  • 1986 Diplôme de la Haute école de Rapperswil
  • 1990-2008 Raderschall Landschaftsarchitekten AG avec Roland Raderschall
  • Depuis 1997 Membre de la commission des concours de la FSAP (1997–2009 Présidence)
  • Depuis 2001 Membre de la commission des concours de la SIA
  • 2002–2003 Professeure invitée au département d’architecture de l’EPFL
  • 2005–2011 Membre de la commission d’urbanisme de Berne et du canton de Bâle-Ville
  • Depuis 2008 Bureau Raderschallpartner AG Landschaftsarchitekten BSLA SIA avec Markus Fierz et Roland Raderschall
  • Depuis 2012 Vice-présidente de la commission des concours de la SIA

Rudolf Vogt
Architecte dipl. EPF FAS SIA

  • 1958 Naissance à Bienne
  • 1975–1979 Apprentissage de dessinateur en bâtiment
  • 1979–1982 École d’ingénieurs de Bienne, filière architecture
  • 1987 Diplôme de l’EPFZ
  • 1987 Bureau d’architecture à Bienne
  • Depuis 1988 Bureau Kistler Vogt Architekten ETH / BSA / SIA avec Silvia Kistler
  • Depuis 1998 Membre de la Fédération suisse des architectes FAS
  • 2001–2009 Membre de la commission des beaux-arts de la Ville de Bienne
  • Depuis 2002 Membre de la commission des concours de la SIA
  • Depuis 2012 Président de la commission des concours de la SIA

Rudolf Vogt, nouveau président de la commission SIA 142/143

Sibylle Aubort Raderschall, nouvelle vice-présidente de la commission SIA 142/143