14.10.2016 | sia online | Beatrice Aebi

Pour une féminisation des commissions

La part de femmes au sein des commissions des normes et des règlements de la SIA tend vers zéro. Serait-ce dans la nature des choses? Des procédures de recrutement plus transparentes et des efforts en direction des femmes pourraient changer la donne.

Aujourd’hui, les derniers représentants de la vieille école se seront rendus à l’évidence, même si certains haussent encore les épaules ou se laissent aller à des commentaires malveillants sur les réseaux sociaux: la diversité sociale et culturelle favorise la réussite économique des organisations. De même, les équipes mixtes - en termes de sexe, d’âge, d’origine (professionnelle) - se montrent plus performantes et régulières que les équipes homogènes. La diversité et l'égalité des chances entre les sexes figurent en tête des priorités de la SIA et la promotion des femmes est inscrite dans ses statuts. Depuis des années, le réseau Femme et SIA s’engage pour une augmentation du nombre de femmes au sein de la Société et dans les métiers techniques. Dans les commissions de normes bénévoles, leur part reste toutefois insignifiante, voire nulle selon le domaine concerné. L’heure est venue de transformer en actes ces nobles aspirations. Mais comment amener les femmes à s’engager au sein des comités SIA et révéler leurs compétences au grand jour?

Des procédures de recrutement peu transparentes
L’étude du Bureau UND réalisée dans le cadre du projet «SIA - une association professionnelle progressiste» mandatée par la SIA (soutien financier du Bureau fédéral de l’égalité entre femmes et hommes BFEG) a mis en évidence ce fait indiscutable: les procédures de recrutement pour les commissions et autres comités de la SIA manquent de transparence. Il est fréquent que les vacances ne soient pas rendues publiques et qu’elles se règlent entre vieilles connaissances. Les exemples sont nombreux, il suffit de penser à la manière dont le dernier poste vacant au comité de la section Bâle a été pourvu, où les initiatives du réseau Femme et SIA seront restées infructueuses. Dans certains cas, l’on avance un manque de candidates qualifiées. Il s’est entre-temps avéré que ceci relève de la fiction. Certes, il se pourrait qu’aujourd’hui encore les femmes ne tentent même pas leur chance et qu’il faille faire preuve de davantage de force de persuasion pour les pousser à candidater. Mais cet état de fait est aussi appelé à évoluer. L’influence grandissante des femmes dans les sphères économiques et politiques compte parmi les grandes tendances d’avenir identifiées par le think-tank allemand Zukunftsinstitut (Megatrend Gender Shift: www.zukunftsinstitut.de/dossier/megatrends/ 20.09.2016). Il ne faut pas perdre de vue le défi que représente le fait de concilier vie professionnelle, vie familiale (enfants, proches dépendants) et activités bénévoles, lot de nombreuses femmes actives. Le bénévolat n’exclut pas le professionnalisme: en sacrifiant leur peu de temps libre, les femmes veulent voir des résultats - tout en s’épanouissant. Au vu de l’efficacité et du succès des commissions, nul doute que ces facteurs soient réunis. Chères collègues, la phrase d’Erich Kästner prend ici tout son sens: «Toute bonne chose suppose d’avoir été réalisée».

Beatrice Aebi, présidente du réseau Femme et SIA, 26.09.2016

Info
Au 10 octobre 2016, les postes suivants étaient à pourvoir au sein de la SIA postes-vacants:
- Comité SIA: architecte propriétaire d’un bureau
- Groupe de travail Béton de la SIA: ingénieure / géologue